Je m’aperçois que l’initiative professionnelle d’Olivier Roland fait couler pas mal d’encre, et délie un certain nombre de (mauvaises) langues sur la blogosphère actuellement (cela a même fait l’objet d’une parodie que j’aurais pu trouver critique si au moins elle avait été drôle…).
De quoi on parle?
Olivier écrit un blog, qui démarra sous forme de challenge personnel puis se poursuivit sous forme d’une première formation-coaching « Agir & Réussir » qui consistait à accompagner des gens qui souhaitaient créer leur entreprise. Puis vint la formation (e-learning) « blogueur-pro. »
Olivier, dont j’avais l’image d’un garçon propre et discret a cédé aux sirènes du marketing pour buzzer autour d’un peu de sensationnel, les doigts de pieds en éventail sur une plage, une Piña Colada dans une main et l’autre sur le trackpad d’un ordinateur portable. Entre ça et l’image du blogueur ultra geek dans un bureau sur-équipé (4 écrans pour seulement 2 yeux + un fauteuil que n’aurait pas renié Han Solo dans son Faucon Millenium + une consommation en café équivalente à celle d’une famille colombienne au complet), il y a sans doute un juste milieu.
La « promesse » d’Olivier est de faire de ses élèves des blogueur-pro avec un revenu (je n’ai plus le terme exact, il s’agit sans doute plus précisément de CA) mensuel de 2000€.
Pourquoi j’ai acheté cette formation?
J’ai de par le passé souhaité une rupture avec la vente de mon précédent magasin. Tentatives de reconversion: d’abord dans une activité (paramédicale toujours) d’exercice libéral et fortement rémunératrice (fort heureusement, pas de décision d’installation au terme de mon processus de formation terrain: clairement pas en accord avec mes aspirations), puis dans une activité de marchand de biens (j’y reviendrai dans des billets en préparation).
Actuellement et parce que l’oisiveté ne peut se vivre qu’avec de l’argent (qui a dit qu’on reparlait d’indépendance financière…!?), j’ai replongé pour ouvrir un nouveau commerce. Même constat personnel que l’opérationnel ne m’intéresse pas. Et à nouveau une quête personnelle pour trouver d’autres voies de développement professionnel.
Mon goût pour l’écriture, pour l’échange et pour exposer mes pensées m’ont fait reconsidérer avec sérieux « l’option blog. » Il s’agit surtout pour moi de résoudre une équation à 3 variables: m’épanouir dans mon travail – me libérer de mes contraintes (temps, lieu) – me créer une source de revenus récurrents.
Le matin de l’ouverture de la vente, dans le trajet qui me menait jusqu’à mon magasin, j’ai réfléchi à l’élément déclencheur: le prix. Olivier, avec son super-lancement, avait appâté ses chalands par des bonus offerts aux plus prompts à l’achat. Pas question de procrastiner! Je m’étais fixé un seuil à 2000€, imaginant en mon for intérieur que cette formation serait peut-être limitée dans son nombre de participants (où qu’Olivier eusse des chevilles hyper-enflées comme un certain Marketeur Hexagonal…) et qu’un prix facial de 5000€ ou plus me dissuaderait de facto, ou imaginant à contrario un prix de 300€ pour quelques vidéos vite et mal torchées qui n’amèneraient pas davantage de plus-value à l’ebook. Finalement, j’avais vu juste, preuve que je ne suis pas trop mauvais en fixation de prix (tout entrepreneur se doit de maîtriser cet « Art », au moins pour son business!). J’ai hésité une fraction de seconde, vite balayé par 2 « garanties » percutantes: celle d’un remboursement si l’objectif de gagner 2k€/mois au bout d’un an n’était pas atteinte, et celle du satisfait ou remboursé à l’issue des premiers cours.
Vers une semaine de 4h à la Tim Ferriss?
Le but ici n’est pas de lancer un énième débat autour de ce livre, ni même autour de son auteur. J’ai apprécié sa démarche, de par le rêve qu’il procure, et surtout de par l’accession possible pour tout un chacun à ce rêve. J’aimerais l’imiter pour ses challenges ou simplement pour pouvoir rouler dans la même auto que lui…
Ayant eu une éducation basée sur un certain nombre de valeurs, notamment celle du travail, mon ambition n’est pas que ça me tombe tout cuit dans la main. Le blogging pro représente pour moi 2 opportunités: la possibilité matérielle de mener en parallèle d’autres projets, qu’ils soient personnels (blogueur-pro permet d’avoir infiniment plus de souplesse quant à son temps ou sa situation géographique, même si – ne soyons pas dupes ou naïfs – cela impose une grande rigueur dans son emploi du temps, pour justement ne pas procrastiner), ou qu’ils soient professionnels (en me libérant de l’item « revenus », je pourrai me concentrer sur des projets à plus long terme permettant de générer du capital).
Ma stratégie repose sur l’élaboration de 3 blogs (thématiques totalement différentes), dont l’un est déjà existant (le premier qui me dit « c’est quoiiiiii? » prend une beigne!). Hors de question pour moi en revanche d’y traiter des sujets aussi creux que certains (que je ne citerais pas…) dont même la publication sur Facebook serait jugée banale (et pourtant, dans le genre « il est 10h17, je fais caca et je suis fatigué mais je vais tout de même jouer à une appli-jeu débile » il y a pas mal de prétendants). Pour alteriche.com, je me suis fixé un objectif ambitieux, à savoir « le plan 222: » 2000€ de CA mensuel en 200j grâce à 2h/j de travail.
Quelles limites au système?
La première limite comme toute formation est de transcrire en pratique ce qu’on apprend en théorie. Vous avez beau suivre des cours de sport de combat, le jour où vous vous retrouvez face à une bande menaçante en pleine rue, ce n’est plus la même limonade… Cela nécessite donc du temps pour bien absorber la formation, pour l’assimiler et pour ensuite l’appliquer. Olivier a l’intelligence de livrer les modules vidéo au fur et à mesure: d’une part pour ne pas avoir la tentation de commencer le livre par le chapitre de fin, d’autre part pour réellement plancher sur les exercices entre 2 vidéos (plutôt que d’enchaîner le visionnage à la chaîne).
J’ai créé ce billet pour répondre indirectement à un commentaire de Jon du blog inthehood.com. Bonne idée de recensement le plus exhaustif possible des blogs à thématique « argent. » Cependant je pense que beaucoup ne parlent pas de sujets de fonds. C’est pour moi la principale limite au système: à trop vouloir gagner de l’argent avec son blog, certains se sont enfermés dans une politique de ne parler qu’eux, de leur trafic qui augmente (publications pitoyables tous les mois des graphiques Analytics… no comment) ou encore de leurs revenus qui bondissent de 250 à 450€ grâce à AdSense (no comment, bis repetita). La niche du marketing sur internet via le blog me semble très très très chargée ces temps-ci…
C’est la seconde limite: peut-on gagner de l’argent en cherchant de l’or ou en vendant les pelles? Une bonne proportion (dont Olivier) ont clairement choisi de vendre les pelles où aspirants chercheurs d’or. Pas de mal ni de honte à ça (et je m’oppose vivement aux détracteurs qui le lui reprocheraient!). La seule, vraie et unique question, c’est… y a-t-il de l’or quelque-part ou n’est-ce qu’une chimère pour ceux qui veulent devenir blogueur-pro…?
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